Je suis une conceptrice axée sur la recherche. Je pose beaucoup de questions et je lis copieusement. Ma carte de bibliothèque montre plus de signes d'usure que ma carte de débit. Mon historique de recherche sur Google est si vaste et si dense que la NSA ne pourrait probablement pas comprendre ce que je suis en train de faire. Le design me pousse à apprendre continuellement, et j'aime ça.
Je mène des recherches approfondies, et je m'immerge dans les résultats. Je fais du «brainstorming» jusqu'à ce que ma main crampe. J'aime relier des idées de manière intelligente et inhabituelle. Je transforme mes idées de concepts abstraits en visuels tangibles. Je cherche parmi des centaines de polices, et je dessine du lettrage à la main. J’esquisse, j’esquisse, et j’esquisse. Je cherche des façons pour tout relier. Pour créer quelque chose de spécial et significatif. Je veux que mon travail te fait ressentir quelque chose quand tu le rencontres.
Quelle que soit la nature d'un projet, à un moment donné je finis toujours par travailler sur papier. J'adore les ordis et toutes les possibilités qu'ils me permettent, mais mon travail est toujours plus créatif et authentique quand je prends un crayon et que je laisse ma main travailler librement.
Mon travail est enraciné dans le monde analogique. Non seulement parce que c'est plus amusant, mais parce que je crois que ça m'aide à dépasser les clichés visuels et le vide du design «propre et beau».
L'authenticité touche les gens. Je pense qu'il y a beaucoup de pouvoir dans la création de pièces faites à la main. Même si, en fin, elles seront vues à l'écran. La photographie et les autres moyens de numérisation préservent le grain et la texture d’une pièce originale. Même si tu ne peux pas y toucher, tu peux imaginer la sensation. Que tu y en sois conscient ou non, tu finis par ressentir toutes les petites imperfections. Les choses qui rendent le tout plus ... réel.
«Two Can Win» se traduit littéralement à «deux peuvent gagner». C’est à propos des dualités. Parce que rien dans la vie n'est jamais complètement noir ou blanc. C'est toujours quelque part entre les deux. La beauté est dans les nuances subtiles, l'interaction, la synergie des deux côtés.
Mon travail provient d'un mélange d'analogique et de numérique, mais il penchera toujours vers le côté qui convient à chaque projet. Et même si j'aime la logique et le raisonnement qui découlent de la recherche approfondie sur un sujet, je crois aussi à l'exploration des sentiments et des émotions qui sont en jeu. Et quand il s'agit de mes services, je vois ça moins comme une transaction et plus comme une opportunité pour moi et pour le client. On sort chacun de l’autre côté du projet avec plus qu’on a débuté avec.
Le nom lui-même provient d’une chanson.
La musique a toujours fait partie de mon processus artistique. Comme inspiration, en tant que source d'énergie, même de façon thérapeutique, comme moyen de me calmer quand mon ordi ralentit et que j’ai un deadline serré et que je résiste à l'envie de casser quelque chose. 🙃
J’ai fini par emprunter le nom «Two Can Win» d’une de mes chansons préférées de l’album «Donuts» de J Dilla. J'aime tellement cet album que je l'écoute avec parcimonie, par peur de l'épuiser, qu’il devienne moins spécial.
Dilla avait un don spécial quand ça venait à choisir des échantillons et à composer ses chansons. Sa musique suscite de profondes émotions de ma part. C’est difficile à exprimer. Tu peux écouter la piste «Two Can Win» ci-dessous, mais je t’encourage aussi à écouter «Donuts» pour toi-même un jour. C'est un vrai chef-d'œuvre.